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Le dico d'Iz`

Le dico d'Iz`
12 avril 2011

Introspection

Comme souvent, l’essentiel est dans l’étymologie : « action de regarder à l’intérieur ».

 

Bizarrement, il n’y a pas qu’en psychologie que ce terme a un vrai sens. L’autre domaine dans lequel il est réellement usité est… l’informatique !

 

Pour moi qui ne suis en rien une « geekette », la surprise est de taille, alors je fouille un peu et apprends qu’en programmation informatique il existe des systèmes « réflexifs », à savoir des programmes ayant la capacité d’examiner leur propre état (introspection) ou encore de le modifier (intercession)… Wow ! L’homme n’a donc vraiment plus l’apanage de l’intelligence… Incroyable.

 

Mais je préfère ne pas m’attarder, et ce pour deux raisons :

 

-         ça ne vous rend pas un peu parano, vous, de découvrir ce genre de choses ? J’ai l’impression que Matrix est tout près !

-         de toute façon honnêtement, je n’ai pas les capacités requises pour développer…

 

Retour donc à l’introspection vue par la psychologie ! C’est nettement plus abordable et un poil moins flippant…

 

Un petit quelque chose m’interpelle quand je zieute ma liste de définitions : bien que toutes renvoient à l’idée de ce qu’il y a à l’intérieur de soi, aucune n’utilise le même mot pour décrire l’action réalisée par le sujet. Le Wiktionary parle d’une « observation » de la conscience, un site de Conseils contre la Toxicomanie évoque une « description détaillée » des perceptions, le site « Psycho Mieux Etre » choisit plutôt la « prise de conscience » de l’état intérieur.

 

En regardant rapidement, ces définitions paraissent à peu près similaires… Et pourtant ! Regarder, décrire, ou intégrer ne sont pas des mots interchangeables !

 

Alors quid de l’introspection ? S’agit-il simplement d’une observation ? Regarder ce qu’il se passe à l’intérieur de soi, être juste spectateur de ses propres perceptions internes ? Est-ce plutôt une description ? Comme un listage de ce qui existe, une modélisation ? Ou serait-ce une prise de conscience ? A savoir le passage à un niveau conscient de tout ce qui avait été refoulé a priori ? Comme une vague de connaissance qui nous arrive soudainement alors que tout avait été enfoui auparavant ?

 

A titre personnel, j’aurais tendance à dire que mes introspections sont bien souvent une succession de ces trois états. Une première observation brute de ce qu’il y a en moi, puis un descriptif plus détaillé de ce que j’aurais observé, et enfin l’intégration concrète de ce qu’il en sera ressorti dans mon mode de pensée conscient.

 

Mais à partir de là, deux nouvelles questions me viennent en tête :

 

-         pourquoi aucune des définitions existantes ne prend en compte ces trois actions ? Ne sont-elles pas toutes nécessaires ? Chacune d’entre elles néglige deux étapes qui, selon moi, constituent en partie le phénomène introspectif… Trois étapes qui découlent les unes les autres, et sont donc indissociables les unes les autres… Regarder sans mettre en mot (et donc décrire) ce que l’on voit… A quoi bon ? Décrire sans acter (intégrer, prendre conscience)… Où en est l’utilité ?

-         au-delà de ces trois actions, qui ne se retrouvent jamais à l’intérieur de la même définition, ne manque-t-il pas autre chose encore ? J’aurais moi-même tendance à y ajouter une petite phase d’analyse qui n’apparaît nulle part… Un quatrième temps, qui succèderaient au trio observation/ description/ prise de conscience : la réflexion. La mise en perspective, la recherche d’explications, de lien entre les choses…

 

Cette dernière étape, qui est indispensable avant le passage à l’action (décider de changer ce qui ne nous a pas plu dans ce qu’on a vu en soi), ne fait-elle pas partie de la phase introspective ?

 

Mon frère m’a récemment reproché, à juste titre d’ailleurs, de chercher à donner aux mots un sens allant à l’encontre de leur définition, et je ne voudrais pas qu’il en soit de même ici…

 

Je conclurais donc en disant que si l’introspection, dans sa définition « officielle », se contente d’être un simple état des lieux sans possibilité d’y inclure du sens, je vais moi-même finir par la bannir de mon vocabulaire… et me mettre à la recherche d’un mot qui associera le constat à la réflexion, la description à la quête de sens, la prise de conscience à la décision… Et si d’aventure tout cela n’existait pas à l’intérieur d’un seul et même mot, peut-être me lancerais-je dans une pratique plutôt à la mode si j’en crois le succès des livres  tels que « Le dictionnaire des verbes qui manquent » (ouvrage collectif) et « Le dictionnaire impertinent du futur » (Anne-Caroline Paucot) : j’inventerai un mot nouveau. Qui ne conviendra sûrement qu’à moi, certes, mais je ne vois aucune raison de me priver ce petit plaisir bien inoffensif… !



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8 avril 2011

Luxure

Le Marquis de Sade disait d'elle qu' "il n'y a point de passion plus égoiste que la luxure" deux siècles après que Shakespeare ait affirmé que "l'amour, c'est le soleil après la pluie, et la luxure, c'est l'orage après le soleil"... Et alors que j'ai toujours vu le côté excessif de la luxure, je n'en ai jamais vu le côté sombre que ces deux grands auteurs soulèvent.

Je n'y avais certainement pas assez réfléchi, certainement... Ce qui est assez étonnant quand on sait que j'aime ce mot au point que j'ai longtemps pensé à me le faire tatouer... Très surprenant donc que je n'en retienne que le beau, alors que la luxure fait tout de même partie des 7 pêchés capitaux (qui sont, je le rappelle, selon la religion catholique à l'origine, des "fautes" dont découlent les "vices") : le champ lexical traduit clairement quelque chose de malsain, de pervers...

Les définitions glanées se ressemblent toutes et peuvent être résumées par "recherche excessive des plaisirs charnels pour soi-seul".

L'idée de recherche excessive, je la saisis bien, pour l'avoir pratiquée... Avoir envie d'un corps, faim de baisers, soif de caresses... Etre empli d'une énergie telle qu'elle pousse à toutes les folies, à tous les excès. Se donner sans retenue, prendre presque sans demander, se complaire dans un état euphorique où seul le plaisir compte.

Mais le côté égoïste que les définitions du net balancent allègrement n'est-il pas un tantinet galvaudé ? Je ne me suis jamais contentée de prendre sans demander mais ai toujours donné sans retenue en contrepartie... L'un ne va pas sans l'autre ! Où est le réel plaisir charnel quand il n'y a pas une communion parfaite de deux désirs qui se cherchent, se trouvent et se comblent mutuellement ?

La luxure n'est pas une passion égoïste, n'en déplaise à celui dont le nom a donné naissance au sadisme (c'est dire à quel point ce type n'avait pas toute sa tête, quand même... ;-))... Elle est au contraire le partage, le mélange de deux énergies ; chacun se sert de l'autre pour apaiser sa faim, et réciproquement !

La luxure n'est pas l'orage après le soleil, n'en déplaise à celui qui n'a fait du romantisme que des tragédies (c'est dire à quel point celui-là, lui, avait une grande confiance dans les rapports entre les Hommes !!!)... Elle est au contraire une bulle de liberté dans laquelle flottent deux personnes qui se font suffisamment confiance pour s'offrir des plaisirs libérés de toute contrainte morale. Elle est un arc-en-ciel sur lequel glissent deux amants qui ont en commun l'envie un peu folle de faire de chaque moment un instant plein de jouissance absolue. Un kaléidoscope, des flashs de couleurs...

La luxure n'est que plaisir.

Finalement, je préfère m'en référer à cet auteur, beaucoup plus contemporain, qui a associé la luxure à mes deux autres pêchés capitaux "préférés", créant ainsi une définition parfaite de celle que je crois être aujourd'hui.

Je laisse donc le privilège des derniers mots de ce billet à Monsieur Jean-Louis Bory, qui a été fort inspiré lorsqu'il a un jour dit : "Gourmandise, Paresse, Luxure : ce sont les trois vertus cardinales, les vertus de la Fête. Le Paradis sur Terre".

4 avril 2011

3 mots à venir...

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Vous recevrez un e-mail uniquement quand un nouvel article sera publié, ce qui n'est pas si souvent, ne vous inquiétez pas ! ;-)

J'espère vous retrouver nombreux au prochain épisode !

Dictionnairement vôtre (oui, oui !)

Iz`

4 avril 2011

Cataclysme

L'idée ne vient pas de l'actualité récente, mais de ma petite soeur Pauline, qui m'a mise au défi de tirer quelque chose de ce mot qui, à prime abord, n'inspire pas beaucoup de poésie...

Fouillons donc un peu !

"Grand bouleversement dû à un phénomène naturel destructeur"...

ou

"Mouvement brutal, d'origine naturelle ou humaine, ayant généralement la mort et la destruction à grande échelle pour conséquence" !

Deux sources, une différence de taille. Elles s'accordent toutes deux sur les conséquences du cataclysme : la destruction. Elles diffèrent sur la cause, car l'une omet ce que l'autre évoque comme possibilité : l'origine humaine du bouleversement.

Je creuse...

...et tombe la plupart du temps sur d'autres définitions qui renvoient aux tremblements de terre, raz de marée, inondations...

...mais aussi sur le wiktionary qui lui cite en exemple "Cette révolution fut un cataclysme" et réintroduit donc la possibilité que la main de l'homme peut créer un bouleversement destructeur.

Pas vraiment étonnant, en fait... Mis à part ces derniers temps, où on a beaucoup entendu parler du Japon, que voit-on le plus souvent, sur nos écrans de télévision ?

Bien sûr, parfois, la Nature nous rappelle que c'est elle qui nous tient au creux de sa main et que nous sommes tous petits, tous égaux, face à elle qui est la seule vraie souveraine...

Mais le plus souvent, ce qu'on voit, c'est surtout l'échec de l'homme à résoudre ses difficultés de façon pacifique. Ce qu'on voit, c'est la guerre partout... Depuis bien longtemps au Moyen-Orient, depuis peu PARTOUT en Afrique... Ce qu'on voit, c'est la révolte des peuples, fatigués d'être opprimés, fatigués d'avoir à se taire et à subir... Ce qu'on voit, ce sont les jeunes qui arrivent au lycée avec la ferme intention de tuer le plus de monde possible avant de se donner la mort... Ce qu'on voit, ce sont les bombes qui explosent, les journalistes qui se font enlever... Ce qu'on voit, c'est l'homme qui tue son prochain, son voisin, son frère...

Sur les conséquences, oui, tout le monde est d'accord : destruction.

Sur les synonymes, aussi : chaos, désastre, calamité, catastrophe.

On peut comprendre que Mère Nature en arrive là, quand elle ne sait plus comment nous faire comprendre qu'on devrait prendre plus soin d'elle... Qu'on devrait mieux la traiter, pour ne pas qu'elle ait à se venger de notre irrespect, de notre soif de conquête, l'Homme ayant toujours cherché à l'apprivoiser pour mieux jouir de ce qu'elle a à lui offrir.

On peut comprendre, donc.

Mais quand l'origine est humaine... Qu'est-ce qui peut pousser les Hommes à la folie dévastatrice ? Qu'est-ce qui engendre chez lui une telle violence, une telle envie de générer le mal à aussi grande échelle ?

L'homme qui provoque la mort, un cataclysme à lui seul. Bouleversant, destructeur.

20 mars 2011

Symbiose

Du grec "sumbiosis". L'étymologie de la symbiose en résume déjà le sens puisqu'elle signifie "vivre ensemble". poissonclown

La botanique nous offre tout de même un nouvel élément essentiel puisqu'elle ajoute à cette cohabitation la notion de bénéfice mutuel qu'il y a entre deux êtres vivant en symbiose. Elle nous apprend aussi que cette association est durable et intime, et souvent essentielle à la survie de chacun des deux organismes.

Je croise donc, lors de mes recherches, des définitions telles que "association de deux espèces distinctes dont la vie en commun est profitable à chacune d'elles", "coopération entre deux organismes où chacun en tire avantage" ou encore "relation entre 2 espèces qui en tirent toutes les 2 des bénéfices".

Profit, avantage, bénéfice. Des mots qui peuvent avoir une connotation négative, dans un contexte économique, pour peu qu'on se situe à gauche de l'échiquier politique. Des mots un peu froids, matérialistes. Des mots qui, pour moi qui vois souvent le mal partout (!) renvoient à l'idée que quelqu'un est forcément lésé : le profit injustement redistribué, l'avantage du fort sur le faible, le bénéfice des uns au détriment des autres.

La symbiose a cela de merveilleux qu'elle ôte à ces mots le mal que je vois en eux. Le profit est réciproque, le bénéfice est mutuel, l'avantage naît de la coopération.

La nature offre des centaines d'exemples de symbiose, parmi lesquels la très jolie association du poisson-clown & de l'anémone. En elle, il trouve un refuge contre les prédateurs repoussés par son puissant pouvoir urticant, un "nid" pour y déposer ses oeufs qui y maturent jusqu'à leur éclosion, une mère nourricière dont il profite des restes de nourriture dont elle n'a pas voulu. En échange, il est son soldat le plus dévoué puisqu'il la défend vigoureusement contre les poissons qui s'attaquent à ses tentacules !

Vivre en symbiose... C'est accepter et se réjouir d'une interdépendance vitale ; c'est confier à l'autre la responsabilité de sa propre survie et lui en assurer la réciprocité ; c'est écrire et jouer une partition à quatre mains, à deux coeurs, pour le bien-être de ces deux organismes qui ne sont plus rien, l'un sans l'autre... Parfaite adéquation des besoins, parfaite fusion de deux destins...

Chez l'être humain, la symbiose est reconnue nécessaire entre une mère et son enfant pendant les premières années de sa vie. Mais les psychanalystes s'accordent à dire que ce comportement fusionnel devient pathologique s'il perdure...

Aussi tentante que puisse être l'idée d'être pour quelqu'un le rempart unique contre les agressions extérieures, d'être un besoin vital pour cet autre qui deviendrait à son tour un besoin vital pour soi, la symbiose ne peut être envisagée entre deux êtres humains. Elle n'est qu'un espace confiné où il n'y a de place que pour le mélange de deux personnes, et non pas pour deux individualités qui se verraient contraintes de se soustraire l'une à l'autre pour n'être qu'un...

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19 mars 2011

Quintessence

Douce mélodie que celle émise par la prononciation de ce mot raffiné & trop rarement utilisé ! Il sonne déjà comme la promesse de quelque chose de joli & aucune des définitions glanées au cours de mes recherches ne vient ternir l'éclat du mot en lui-même...

Pas étonnant que plusieurs façons de la définir cohabitent sur la toile & dans les dictionnaires, car bien que la quintessence n'exprime qu'une seule & même idée, aucun des synonymes qu'on lui attribue ne lui rend justice à lui seul. Il en faut donc beaucoup, des mots, pour approcher au plus près de ce qui se cache derrière celui qui nous intéresse !

En vrac, on peut citer "meilleur", "primordial", "principal", qui déjà nous montrent, quoiqu'un peu froidement, que la quintessence touche à ce qu'il y a d'important. D'autres mots comme "essence", "moelle", "substance", nous amènent à creuser un peu & laissent donc apparaître l'idée que la quintessence de quelque chose se trouve à l'intérieur, en profondeur... Enfin, quand les dictionnaires nous offrent des synonymes tels que "concentré", ou "condensé", on perçoit la troisième notion cachée dans la quintessence : elle ne s'embarasse d'aucun détail ou fioriture...

Important, profond, sans superflu, donc.

La quintessence est donc exclusive de tout ce qui ne touche pas au plus pur de quelque chose. Au plus beau, au plus intime.

Elle est cet espace infime où se retrouvent et se mélangent les plus belles qualités de ce quelque chose. Elle en est l'authentique substance, la forme la plus épurée, l'expression même de ce qu'il y a de plus précieux.

Peut-être qu'on pourrait même pousser jusqu'à lui trouver un nouveau synonyme... La quintessence d'une chose, d'une oeuvre, d'une personne... ne serait-ce pas tout simplement son âme ?

15 mars 2011

A vous aussi...

...de choisir les mots dont vous souhaitez voir MA définition apparaître ici !

Utilisez le lien "contactez l'auteur" en bas de la colonne de gauche ;-)

14 mars 2011

Soupçon

1. Opinion désavantageuse à l'égard d'une personne.

2. Quantité très faible, presque nulle.

Etre à la fois une opinion négative et une faible quantité. Voilà la richesse de ce mot qui selon le contexte peut donc sonner comme un reproche ou être la mesure de quelque chose de si petit qu'il en devient presque invisible.

Quand il revêt sa première définition, il implique la méfiance, le doute, il soulève des questions dont on a rarement les réponses... il enrage & torture celui chez qui il s'est insidueusement installé... s'empare du monopole de ses pensées à grand bruit... Il introduit entre deux personnes un je-ne-sais-quoi d'irréparable, sauf si l'une parvient à prouver sa bonne foi à l'autre... Mais devoir prouver, c'est devoir se justifier, c'est devoir s'expliquer... C'est devoir chercher de quoi convaincre, et ce genre de quêtes ardues peut laisser une amertume à jamais installée... même encore bien après que les soupçons aient été dissipés...

De l'autre côté de ses sens, quand il n'est qu'un instrument de mesure infiniment petit, il est emprunt d'une douceur que seul lui peut décrire parfaitement... Un soupçon de charme... Un soupçon de tendresse... Littéralement, cela voudrait dire "une quantité très faible, presque nulle, de charme/de tendresse"... Mais est-ce comme ça que vous le vivez, vous ? Moi, je vois beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de charme dans ce soupçon que dans n'importe quelle autre façon de le dire... Et même quand il accompagne quelque chose de plus sombre, comme... la timidité par exemple... ou l'angoisse... même dans ces moments-là, il est capable d'adoucir & de rendre presque excitant : un soupçon de timidité, n'est-ce pas adorable, touchant ? Un soupçon d'angoisse, n'est-ce pas source de frissons, d'adrénaline ?

La magie de la langue française se trouve quelque part dans la définition du soupçon. Quand elle sait conjuguer le bruyant & l'inaudible, le sournois & le mignon, le dur & le doux, elle devient la plus belle langue du monde... & comme cela arrive plutôt souvent, j'en tombe souvent amoureuse... encore & encore...

14 mars 2011

Frénésie

D'un point de vue médical, la frénésie est un "délire violent provoqué par une affection cérébrale aigüe". Scientifiquement parlant, il y a donc un peu de folie, dans la frénésie...

Dans sa définition plus quotidienne, il s'agit d'un "état d'agitation, d'exaltation violente" ou encore d'un "enthousiasme extrêmement vif".

Dans ma définition personnelle, j'ajouterais à cela la notion d'accumulation jusqu'à l'excès, voire jusqu'à l'abus... Acheter avec frénésie, boire avec frénésie, aimer avec frénésie... Ca sent la perte de contrôle, ne plus savoir s'arrêter, emporté dans un état second où l'important n'est plus ce qu'on obtient mais l'accumulation maladive de ce que l'on poursuit... La frénésie, c'est un peu notre côté passionné qui lance un challenge à notre côté raisonnable : "continue, encore, encore, jusqu'où peux-tu aller encore ?" !

C'est un moment un peu hors du temps, où nos envies échappent à toute maîtrise, à tout contrôle, et où on est guidé uniquement par le désir d'en avoir encore et toujours plus...

Et puis la fièvre retombe, le délire s'estompe... Enfin.

"Enfin", parce que... Peut-on passer plus de quelques heures dans un tel état sans risquer d'en devenir vraiment fou ? Sans risquer une dépendance à l'adrénaline qui monte & monte encore quand on est tendu vers l'objet d'une quête jamais assouvie ? Peut-on en faire un mode de vie alors qu'on en devient presque inhumain ? La frénésie temporaire, pourquoi pas, mais l'obsession permanente, elle, est plus dangereuse...

Une petite dose de frénésie ponctuelle ne peut faire de mal à personne. Etre excessivement enthousiaste, l'espace d'un instant, permet d'atteindre un état d'exaltation qu'il peut être sain d'expérimenter de temps en temps...

Mais laisser tomber la fièvre a du bon aussi. Passés les premiers instants où on ne ressent que du vide & de la fatigue, on s'aperçoit qu'il peut être tout aussi agréable, si ce n'est plus, d'apprécier ce qui nous entoure sans pour autant en perdre le sens des réalités, sans que notre coeur s'emballe, sans en avoir des sueurs froides, sans en vouloir trop. Juste apprécier calmement, sereinement, le sourire aux lèvres à l'idée que l'instant d'avant, on en était devenu complètement fou...

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